Les Accords de Paris, ratifiés en 2015 lors de la COP21, représentent un engagement des États signataires à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2050. Il est donc nécessaire et urgent de réduire nos émissions de CO2. Pour ce faire, les nations ciblent en priorité les secteurs les plus polluants et donc le secteur du bâtiment, qui est l’un des plus gros émetteurs de CO2. Mais comment identifier une trajectoire de décarbonation pour le secteur du bâtiment aligné avec les Accords de Paris ?
Le Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM) permet de calculer une trajectoire de décarbonation d’actifs immobiliers respectant les accords de Paris. Qu’est-ce que le CRREM et comment peut-il contribuer à optimiser la valorisation de vos actifs ? On vous détaille tout cela ci-dessous.
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Le secteur de bâtiment : une haute responsabilité dans l’émission de GES
Sur les plans mondial et européen, le secteur du bâtiment et de la construction représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le secteur du bâtiment et de la construction, selon l’IEA et la Commission Européenne, produit 36% des consommations mondiales d’énergie (40% à l’échelle européenne) et 39% des émissions mondiales de CO2 (36% à l’échelle européenne).
Depuis 2016, la réalisation d’un bilan d’émission de gaz à effet de serre (BEGES) est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés en métropole (et 250 en outre-mer). Il permet de dresser le bilan carbone d’une entreprise à partir de trois critères dits “scopes”.
Scope 1 : les émissions directes de gaz à effet de serre directement émises par l’organisation;
Scope 2 : les émissions indirectes résultant de la production d'énergie achetée et consommée par l'organisation (électricité et réseaux de chaleur / froid) ;
Scope 3 : les émissions indirectes qui résultent des activités de l'organisation, mais qui se situent en dehors de son contrôle direct : produits et services achetés, transport et logistique, déchets, utilisation faite de ses produits, etc.
Le CRREM a été conçu afin de permettre le calcul d’une trajectoire de décarbonation pour un actif immobilier, ce qui peut améliorer son bilan carbone. L’élaboration de cet outil s’inscrit dans un large plan de décarbonation à l’échelle européenne.
Le CRREM et le large plan de décarbonation à l’échelle européenne
Depuis plusieurs années, les pays signataires des Accords de Paris émettent des obligations concernant le secteur du bâtiment. En France, notamment, plusieurs décrets ont été publiés tel que le décret tertiaire. Il établit des obligations ainsi que des objectifs à atteindre en matière d'économies d’énergie d’ici 2050.
Afin d’atteindre ces objectifs, différentes méthodologies ont été conçues.. L’initiative SBTi (Science-based Targets Initiative), fondée en 2015 pour répondre aux objectifs formulés lors de la COP21, accompagne les entreprises dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. S’alliant au projet CRREM, elle a développé un modèle standard de trajectoire de décarbonation couvrant les secteurs tertiaire et résidentiel.
Ce qu’il faut savoir sur le projet CRREM
Le projet CRREM est un outil permettant de calculer une trajectoire de décarbonation en fonction de la typologie d’un bâtiment et du pays où il se trouve sur une période allant de 2018 à 2050. Financé par l’Union Européenne, il vise à lutter contre l’obsolescence environnementale.
Exprimée en intensité carbone, la trajectoire peut se présenter sous la forme d’une vision globale d’un panel d’actifs immobiliers ou d’une analyse d’un bâtiment en particulier. Elle spécifie aussi un indicateur de risque d’obsolescence environnementale qui correspond à l’instant où les émissions de gaz à effet de serre (GES) dépassent le maximum possible prévu par la trajectoire de décarbonation.
Ces données s’assortissent d’autres précisions comme les émissions de GES en excédent, leur coût (financier mais aussi d’énergie et de carbone) ainsi que la consommation totale d’énergie.
Les usages additionnels du CRREM : les rapports ESG et CSRD
En plus d'optimiser le bilan carbone de l’entreprise, le CRREM permet une valorisation du rapport ESG. Ce dernier dresse les performances d’une entreprise en matière d’environnement, d’actions sociales et de gouvernance. Il représente un outil de communication car il met en exergue la durabilité et l’impact sociétal d’une organisation, ce qui peut faciliter voire motiver des investissements. De plus, il permet une valorisation de l’image d’une entreprise.
Par ailleurs, la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) impose, depuis 2024, des critères ESG qui viennent mettre à jour le reporting extra-financier des entreprises européennes.
La plateforme eGreen vous aide à calculer votre trajectoire de décarbonation à partir des consommations d’énergie et des données récoltées !
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