Biais cognitifs : comment mieux communiquer sur l’écologie ?
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Biais cognitifs : comment mieux communiquer sur l’écologie ?

Dernière mise à jour : 18 avr.

La transition écologique n’aura pas lieu sans l’adoption de nouveaux modes de vie et sans d’importants changements de comportement. La sensibilisation à l’environnement et au réchauffement climatique permet de d’accompagner ces changements. Mais nos biais cognitifs influencent-ils la manière dont nous interprétons ces messages ?


Des astuces pour une communication réussie.


Comment les biais cognitifs perturbent-t-ils notre communication ?


Divers biais cognitifs peuvent intervenir lors de l’assimilation d’un message. Chaque individu est traversé de différents champs d’expérience (Schramm, 1954). Étant uniques, ils impactent chaque situation de communication. Ainsi, lors de l’assimilation d’un message, un biais spécifique interviendra chez un individu tandis qu’un autre se manifestera chez un autre. Si l’écologie est le sujet autour duquel la communication se fait, il est possible que trois biais interviennent.


Certaines personnes sont convaincues qu’il sera toujours temps d’agir, que la science ne cesse d’évoluer et nous sauvera. Cette illusion prend racine dans le biais d'optimisme (1970) qui fait référence à la tendance des individus à surestimer la probabilité d'expériences positives et à sous-estimer la probabilité d'expériences négatives.


La co-présidente du GIEC, Valérie Masson Delmotte, a d’ailleurs insisté là-dessus lors de la convention sur le climat : chaque mois compte. Nous ne sommes pas condamnés mais le plus gros des efforts reste à fournir. Et se projeter dans un avenir long terme est non seulement incertain mais aussi illogique compte tenu du fait que les effets du réchauffement climatique, eux, seront visibles à court terme.


A l’inverse, d’autres individus refusent d’agir pour la cause climatique car elles estiment que les efforts sont dorénavant inutiles. Le biais de pessimisme (Tali Sharot, 2000) intervient alors, les confortant dans l’idée qu’il est trop tard pour sauver le monde. Le GIEC est pourtant limpide : les effets du réchauffement climatique sont visibles, certes, mais il est encore temps d’agir pour que notre terre demeure habitable. Il est donc crucial de mener des actions maintenant.


La pensée désidérative (Harvey, 1992) est également un biais cognitif. Elle se caractérise par la formation de croyances guidées par ce qui est plaisant à imaginer plutôt que par des faits concrets, vérifiables ou rationnels. C’est cette déviation de la pensée qui intervient quand une personne se range du côté du complotisme lorsque le réchauffement climatique est évoqué. Il s’agira d’une façon de se protéger en plaçant sa confiance en ce qui est agréable d’imaginer plutôt que des faits prouvés et documentés.


Ces biais cognitifs peuvent amener à un effet boomerang (McGuire, 1960). Ce mécanisme psychologique décrit les situations de communication où un message produit l'effet inverse que celui recherché sur sa cible. Cela renforce ainsi les attitudes contraires à celles qui étaient promues à l’origine.



Pourquoi la sensibilisation au réchauffement climatique est-elle capitale ?


Selon une étude de l’Observatoire International Climat et Opinion Publiques (EDF et Ipsos), en 2023, 37% des français sont climatosceptiques. Pourtant, le sujet du réchauffement climatique prend de plus en plus de place dans les médias. De nombreux événements s’organisent depuis plusieurs années afin d’améliorer la prise de conscience des enjeux climatiques. Une communication réussie permettrait d’augmenter leur nombre de participants et la portée de ces actions. Ces mobilisations s’exercent de façons différentes.


A l’occasion des marches pour le climat ou des Clean Up Day (des rassemblements d’individus afin de nettoyer les plages, rues des déchets), des rassemblements physiques sont convoqués ponctuellement. Mais d’autres actions, comme l’utilisation quotidienne d’Ecosia (un moteur de recherche qui plante des arbres toutes les dix recherches menées par un internaute) par des millions d’individus ont permis de planter plus de 150 millions d’arbres dans plus 35 pays.


La multiplication des actions en faveur de l’écologie et leurs conséquences (comme la qualité de l’air qui s’améliore de façon continue à Paris depuis 1990) tend à montrer non pas seulement leur importance mais surtout leur efficacité.



Comment limiter l’impact de ces biais cognitifs ?


Il est possible d’atténuer les possibilités de mauvaise interprétation de ces messages. Bien sûr, une communication ne pourra jamais convaincre la totalité des personnes y étant exposée.


La clé d’une communication réussie autour de l’écologie est de parvenir à ne pas actionner le biais de pessimisme sans pour autant appuyer sur celui d’optimisme. Pour ce faire, il est important de conserver un équilibre dans vos communications. Lorsque vous mettez en avant une victoire, n’hésitez pas à préciser que des efforts restent à faire. Par exemple, cet article a mentionné plus tôt la qualité de l’air qui s’est améliorée à Paris depuis 1990 mais cette dernière n’atteint toujours pas les recommandations de l’OMS.


Le biais de pensée désidérative est fortement lié au complotisme. Sortir une personne d’un raisonnement climatosceptique est très compliqué puisque chaque argument sera assimilé à un complot. L’enjeu ici est de ne pas s’attirer les foudres d’une communauté très solidaire et active sur les réseaux sociaux. Se moquer du complotisme n’augmentera jamais votre crédibilité mais risque de vous pousser en situation de communication de crise vis-à-vis de groupes influents sur internet.


Certains individus sont à la lisière des communautés climatosceptiques et peuvent être sensibilisés. Pour cela, il faudra toujours privilégier un discours structuré par des chiffres et non des émotions ainsi que des sources crédibles et diverses.



 

Les évaluations chiffrées apportent des détails précis qui réduisent ainsi les possibilités d’interprétations déformées et donc d’émergence de biais cognitifs. Le suivi précis des consommations d’énergie et d’eau offert par la plateforme EGREEN permet ainsi de communiquer sur les gisements d’économie et l’impact d’actions réalisées. Le bilan ensuite réalisé met en exergue les économies réalisées et les émissions de CO2 évitées pouvant prévenir l’émergence du biais de pessimisme.


Le biais de la pensée désidérative, lui, se manifeste quand une personne préfère croire en une illusion plus agréable que la réalité. Les challenges écologiques d’EGREEN rassemblent des individus positifs, motivés et volontaires autour d’une même cause. Cet accompagnement au changement de comportement au travers d’une approche ludique, sociale et incitative permet de créer une dynamique qui atténue l’envie de la fuir pour se tourner vers une illusion.



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