Bâtiment tertiaire : réduire efficacement sa consommation énergétique et ses déchets
- eGreen
- 11 août
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Dans un contexte marqué par la transition écologique, les acteurs de l’immobilier tertiaire font face à plusieurs défis environnementaux majeurs, notamment la réduction des consommations d’énergie et la gestion optimisée des déchets.
Ces enjeux ne relèvent plus seulement de bonnes pratiques volontaires, mais s’inscrivent dans un cadre réglementaire de plus en plus exigeant, notamment via le décret tertiaire et les obligations issues de la loi AGEC, du Code de l’environnement, ou encore de la directive CSRD.
Cet article propose un tour d’horizon sur les obligations, des chiffres clés et des leviers opérationnels à mobiliser pour engager une démarche cohérente de sobriété énergétique et de circularité des déchets.
Réduction des consommations énergétiques : un enjeu central pour les bâtiments tertiaires
Un secteur fortement énergivore
Le secteur tertiaire représente une part importante de la consommation énergétique en France :
17 % de la consommation d’énergie finale en France provient des bâtiments tertiaires (SDES, 2023)
En moyenne, un bâtiment tertiaire consomme 240 kWh/m²/an, mais certains dépassent les 400 kWh/m²/an, notamment les bâtiments anciens ou mal isolés
Le chauffage représente plus de 50 % des consommations, suivi de l’éclairage et de la ventilation
Le décret tertiaire : une obligation progressive
Depuis 2019, le décret tertiaire, issu de la loi ÉLAN, impose aux bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m² une réduction progressive de leur consommation d’énergie finale :
-40 % d’ici 2030, -50 % en 2040, -60 % en 2050.
Les données doivent être déclarées chaque année sur la plateforme OPERAT, gérée par l’ADEME.
Conséquences concrètes du décret tertiaire pour les acteurs de l'immobilier tertiaire
Le respect du décret tertiaire implique pour les gestionnaires et les occupants :
un suivi précis des consommations énergétiques
une coordination entre les parties prenantes
une mise en œuvre de plan d’actions concrets (rénovation, sensibilisation, pilotage)
Des outils de mesure et d’optimisation permettent d’identifier les postes énergivores et de suivre les effets des actions engagées.
À noter : en 2024, 60 % des bâtiments concernés avaient effectué leur déclaration OPERAT (source ADEME). Le retard des non déclarants expose les propriétaires à des sanctions, mais surtout à un manque de visibilité sur leurs marges d’amélioration.
Agir efficacement : l'accompagnement d'un professionnel comme EGREEN
Faire appel à un expert en efficacité énergétique permet de :
faciliter la mise en conformité avec les réglementations (décret tertiaire, loi DDADUE…)
réaliser des audits énergétiques
suivre et piloter ses consommations d’énergie via une plateforme EMS
impliquer les occupants via des campagnes de sensibilisations aux éco-gestes
Une telle démarche aide à transformer les obligations légales en actions concrètes, mesurables et durables.
Réduction et gestion des déchets : une exigence renforcée pour l'immobilier tertiaire
Un volume de déchets conséquent
Selon l’INSEE, le secteur tertiaire génère chaque année plus de 11 millions de tonnes de déchets hors chantiers et construction. Ces déchets proviennent notamment des activités administratives, de maintenance, de restauration ou de nettoyage.
Les déchets banals représentent entre 77 % et 86 % de ces volumes, selon le secteur concerné
Dans le tertiaire, les déchets sont majoritairement composés d’emballages ou de consommables bureautiques
En 2022, 79 % des déchets triés sont valorisés
Près de 50 % des déchets organiques dans le tertiaire pourraient être évités
Ces chiffres illustrent l’importance d’une action structurée tant sur la prévention à la source que sur le tri et la valorisation des flux.
Un cadre réglementaire dense
Plusieurs textes réglementaires encadrent la gestion des déchets dans le tertiaire :
La directive CSRD, qui impose un reporting extra-financier incluant les indicateurs de circularité
Le Code de l’environnement (Art. L.541-2), qui impose au producteur ou détenteur de déchets d’en assurer la gestion jusqu’à leur valorisation finale
La loi AGEC (2020), qui complète le Code de l’Environnement et qui introduit notamment l’obligation de tri à la source de 9 flux de déchets (papier/carton, plastique, métal, verre, bois, plâtre, fraction minérale, textiles, biodéchets) pour faciliter leur valorisation.
Des obligations de reporting à respecter
La conformité réglementaire repose sur la production et la conservation de documents spécifiques :
registre des déchets : retrace les quantités produites, les types de déchets, les dates, les traitements appliqués et les filières mobilisées pour assurer la traçabilité réglementaire.
rapport de caractérisation : analyse la composition des déchets non triés pour justifier leur élimination, orienter les flux vers des solutions de valorisation et identifier des leviers d’optimisation du tri à la source.
attestation de tri sur l’honneur : certifie que le tri à la source des flux réglementaires a bien été mis en œuvre
attestation de valorisation : permet de connaître les méthodes utilisées et de prouver l’obligation de tri des 8 flux réglementaires
Structurer la gestion des déchets : une démarche en 6 étapes
Une gestion performance s’appuie sur un cycle opérationnel de plusieurs étapes :
audit initial : cartographie des déchets, analyse des process et des coûts actuels, conformité
stratégie et objectifs : réduction, valorisation, mutualisation entre les parties prenantes
mise en place d’un tri efficace : bacs adaptés, signalétique, filières opérationnelles
sensibilisation des occupants : ateliers, outils pédagogiques, affichages clairs
réduction des déchets à la source : numérisation, achats responsables, suppression des objets jetables
mesure & amélioration continue : suivi des flux, indicateurs de performance & reporting
Passer à l'action grâce à un accompagnement expert comme URBYN
La mise en place d’une gestion des déchets conforme, structurée et performante nécessite souvent un accompagnement externe. Des experts comme URBYN, spécialisés dans l’économie circulaire appliquée à l’immobilier tertiaire, apportent un cadre méthodologique, technique et réglementaire.
Un accompagnement par un expert permet de gagner en efficacité opérationnelle, de mutualiser les bonnes pratiques à l’échelle du patrimoine, et de structurer un reporting conforme et actionnable.
Vers une gestion réellement circulaire
Selon l’Insee, 93 % des établissements tertiaires de plus de 500 salariés déclaraient avoir une politique de gestion des déchets, principalement via la mise à disposition d’équipements de tri (95 %).
L’enjeu, désormais, est de passer d’une logique déclarative à une démarche opérationnelle, contractualisée et pilotée dans la durée.
Concilier conformité, sobriété et stratégie
La réduction des consommations d’énergie et l’optimisation des déchets sont aujourd’hui des impératifs réglementaires, environnementaux et économiques.
Engager une démarche structurée permet de :
réduire les coûts d’exploitation
limiter les impacts environnementaux directs et indirects
se conformer à un cadre réglementaire en pleine évolution
répondre aux attentes des parties prenantes (investisseurs, labels, certifications RSE/ESG)
Pour structurer ces démarches, des solutions existent : plateformes de suivi, expertises externalisées, diagnostics spécifiques, mutualisation entre occupants… L’enjeu principal reste la coordination entre propriétaires, locataires, gestionnaires et prestataires, dans une logique de responsabilité partagée.
Pour aller plus loin
Urbyn aide les entreprises à réduire l’impact environnemental de leurs déchets en accélérant leur transition vers l’économie circulaire.
EGREEN vous accompagne dans toutes les étapes de votre transition énergétique.